Le rocher était originellement dénommé le Mont Tombe, deux oratoires (dédiés à Saint-Étienne et Saint Symphorien) y étaient bâtis. C'est en 710 que le nom de Mont Saint Michel apparaît, lorsque l'évêque Saint Aubert d'Avranches y construit un nouvel oratoire, cette fois dédié à l’Archange Saint Michel.
Vers 1020, les Normands s'emparent du Mont et établissent la frontière entre Normandie et Bretagne sur le Couesnon. Cette décision va par la suite donner lieu à de multiples polémiques, puisque le déplacement du cours de la rivière fit que d'abord breton, le Mont Saint Michel se retrouva finalement en Normandie. D'où cette fameuse phrase : Le Couesnon en sa folie a mis le Mont en Normandie.
On érigea tout d'abord une collégiale sur le Mont Saint Michel (IXe-Xe siècles), puis en 966 une abbaye bénédictine. Des guerriers bretons ayant incendié le Mont-Saint-Michel en 1204, le roi Philippe Auguste gratifia le monastère d’une importante somme d’argent destinée à sa réfection. La reconstruction s'achèvera en 1228 avec le cloître de la Merveille.
Les bénédictins quitteront le Mont-Saint-Michel en 1791, sous la Révolution, et l'abbaye deviendra alors une prison où seront incarcérés, dès 1793, plus de 300 prêtres réfractaires. Le Mont Saint Michel restera une prison près de cent ans, jusqu'à ce que des intellectuels, dont Victor Hugo, dénoncent l’abbaye-prison qui sera fermée par décret impérial en 1863.
C'est à l'occasion d'une restauration du monument orchestrée par Viollet-le-Duc que sera érigée sur l'abbaye, en 1896, une flèche qui s'élève à plus de 170 mètres au dessus du niveau de la mer.
La destination religieuse du Mont Saint Michel fût rétablie en 1966 par le retour de quelques moines bénédictins. Mais depuis 2003, ce sont les Fraternités monastiques de Jérusalem, venues de l’église Saint-Gervais de Paris qui assurent une présence religieuse sur le Mont.
L’abbaye abonde en merveilles architecturales édifiées dans les styles carolingien, roman et gothique flamboyant. Les agrandissements successifs de l’abbaye ont fini par absorber la totalité de l’église abbatiale originale de 966 jusqu’à la faire oublier pendant plusieurs siècles, avant sa redécouverte lors des fouilles effectuées au tournant des XIXe et XXe siècles. Restaurée, elle offre un magnifique exemple d’architecture pré-romane.
La façade actuelle de l'abbaye a été reconstruite en 1780, après qu'un incendie obligea à démolir les trois travées occidentales de la nef.
L’Abbaye du Mont-Saint-Michel est divisée en deux parties : l’abbatiale et la Merveille. La Merveille était l’endroit où vivaient les moines. Vue de l’extérieur, elle correspond à la partie gothique, c’est-à-dire à la face nord, et a été construite en 25 ans sur trois étages. La Merveille est elle-même organisée en deux parties : la partie est et la partie ouest. La partie est fut la première a être construite (de 1211 à 1218) et comprend trois salles : l’Aumônerie, la Salle des Hôtes et le Réfectoire. La partie ouest, quant à elle, a été érigée sept ans après et comporte également trois salles : le Cellier, la Salle des Chevaliers et le Cloître.
Posé dans une baie, le Mont Saint Michel, est donc entouré à marée haute par l'océan. Les marées peuvent atteindre une amplitude de près de dix mètres lors de forts coefficients, et même si le dicton qui prétend que "la mer revient à la vitesse d'un cheval au galop" n'est pas exact, il n'en reste pas moins que se hasarder dans la baie sans un guide expérimenté est extrêmement dangereux.
La baie étant très plate, elle est facilement sujette à l'envasement et il faut donc absolument se méfier des possibles phénomènes de sables mouvants, tout autant que d'une perte de repères si une brume vient à survenir.
Au fil des années, la baie du mont Saint-Michel fut sujette à la poldérisation de la part de ses propriétaires riverains. L'action la plus marquante en ce sens fut la construction en 1880 d'une digue insubmersible par les Ponts et Chaussées, malgré l'opposition de diverses autorités. Cette digue et celle de la Roche-Torin précipitèrent l'ensablement de la baie, et il est maintenant question de démolir la digue qui relie le mont au continent, ceci afin d’endiguer cet ensablement qui menace l'insularité du mont. Par ailleurs, des travaux de désensablement de la baie du mont Saint-Michel ont déjà débuté en juin 2006.
Le Mont-Saint-Michel, haut lieu du tourisme en France, est classé monument historique depuis 1874, et le site figure également depuis 1979 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Vous pouvez également consulter un site très complet sur le Mont Saint Michel