Assouan est une ville de près de 250 000 habitants, dans le sud de l'Egypte, située sur la rive droite du Nil. Elle se trouve à environ 843 km du Caire.
A l'époque des Ptolémées, elle se divisait en quartiers très différenciés, Eléphantine bénéficiant d'un caractère résidentiel et la rive orientale constituant une agglomération d'ouvriers et artisans.
Cette cité, la plus méridionale d'Egypte a longtemps été l'une des principales entrées et sorties de l'Afrique noire, donnant naissance à un commerce prospère sur la route des caravanes. Ville-frontière, les Coptes la nommèrent Souan (négoce). L’une des richesses d’Assouan dès l’antiquité fut l’exploitation des carrières de granit, qui pouvait être transporté par le Nil. L'Obélisque inachevé en est un vestige. En effet, dans une grande carrière de granit repose un obélisque inachevé, dont la taille a été abandonnée à la suite d’une fêlure dans la roche. C’est le plus grand de tous les obélisques connus à ce jour. Long de 42 mètres, il est taillé sur trois faces, mais pas du tout poli ni gravé.
Assouan est aussi connue sous le nom de Syène. A l'époque chrétienne, Syène était le siège d'un évêché. Elle fut rendue célèbre par l'expérience d'Eratosthène visant à déterminer la circonférence de la Terre. Syène-Assouan fut choisie par Erathosthène en raison de sa proximité au tropique du Cancer : le Soleil se trouve alors à la verticale de la ville lors du solstice d'été.
Aujourd'hui, Assouan tire une bonne partie de son activité économique du tourisme, notamment des croisières sur le nil depuis Louxor ou sur le lac Nasser.
Pour l'anecdote, rappelons que Assouan était la ville préférée de François Mitterrand qui y passait Noël chaque année.
Le barrage d'Assouan, aussi appelé le Haut Barrage d'Assouan, est un barrage hydroélectrique construit en 1970 à sept kilomètres en amont d'Assouan, sur le Nil, en Haute-Egypte. Il est décrit comme un des plus grands du monde. Sa capacité de retenue est de 169 milliards de mètres cubes d'eau.
Il a été construit en supplément de l'ancien barrage d'Assouan (lui même surélevé deux fois) qui ne donnait pas satisfaction en terme d'efficacité et de sécurité. Ce dernier est toutefois toujours en fonctionnement et continue de produire de l'énergie hydroélectrique.
Avant ce barrage, le Nil inondait chaque été les plaines fertiles de la vallée, en raison de l'affluence d'eaux provenant de toute l'Afrique de l'Est. Ces inondations apportaient des nutriments et des minéraux (limon) qui rendaient fertile le sol de la vallée du Nil, et permettaient l'agriculture. Mais, l'augmentation de la population dans la vallée rendait nécessaire le contrôle des eaux pour protéger les installations agricoles et les exploitations de coton. Les années de grandes crues, des récoltes entières étaient perdues, alors que les années où la crue était moindre, la population souffrait de la sécheresse et de famine. Le but de ce projet était de réguler les crues, de produire de l'électricité pour le pays, et de constituer un réservoir d'eau pour l'agriculture.
Sa construction dura environ onze ans et mobilisa quelques 30 000 travailleurs. Construit 6 km en amont de l'ancien barrage d'Assouan, c'est un gigantesque ouvrage long de 3600 mètres, épais de 980 mètres à sa base et 40 mètres à son sommet, et haut de 111 mètres.
Au maximum, 11 000 m³ d'eau peuvent passer chaque seconde au travers des vannes du barrage. De plus, en cas d'urgence, 5 000 m³ par seconde peuvent être évacués par le canal Toshka reliant le réservoir à la dépression Toshka. Le réservoir constitua le lac Nasser, long d'environ 550 km sur 10 km de large en moyenne (35 km au maximum), sur une superficie de 5 250 km2 et d'une capacité de retenue de 157 km3 d'eau.